- Ancien a écrit:
- Je me permets un coucou en passant à Essentia et Premier Ministre qui correspond plus à ma vision personnelle du jeu de rôle et intègre le fantastique de manière très ordonnée.
Permets-toi, permets-toi...
Pour rebondir sur ton post, AD&D, c'est l'époque de l'age d'or, la lune de miel, comme dans une relation amoureuse. La toute première fois marque à jamais de son empreinte indélébile notre être affectif (même si ça a duré 7,5 secondes). A l'époque, nous jouions plutôt à Pipo & Bourrins, des scénars qui tenaient sur des demi A4 et qui nous faisaient des semaines, pour notre plus grand bonheur.
Peu après, j'ai découvert RuneQuest avec Frédéric Weil, Fabrice Lamidey et Frédéric Blayo (les Antédiluviens verront sûrement de qui il s'agit...). C'était la grande époque d'Oriflam... *soupir*
A la même époque, j'ai joué à Rêve de Dragon, avec des Joueurs initiés par Denis Gerfaud himself (avec qui j'ai discuté à une convention sur le JdR, c'était passionnant. Il m'a dédicacé ma vieille v1 de RdD et je lui ai offert modestement un exemplaire d'Essentia).
Et là, forcément, ça modèle votre vision des choses et votre manière de jouer. Quand vous entendez Denis Gerfaud vous dire que les dés sont super importants parce qu'au fond, le destin de nos PJ se trouve entre les mains de ces "petits bouts de plastique qui n'en font qu'à leur tête", ben vous ne pouvez le comprendre que si vous-même avec vécu pareille aventure.
Deux exemples.
Le premier à RuneQuest justement. Pour ceux qui ne connaissent pas, chaque PJ a un Dieu tutélaire, et une règle permet de l'invoquer en cas de grande nécessité (d100 sous son POUVOIR, avec en cas de réussite perte d'autant de points de POU que le résultat du d100). Nous évoluions dans le Rumble, une sorte de no man's land dédié au Chaos, et je me fais cramer comme un Chamallow qui n'en a plus que pour quelques secondes à vivre. Je tente mon ultime chance de survie en invoquant Uléria, ma Déesse dont les voiles sont euh... les moins impénétrables de tous). Paf, 04 ! Je m'en souviendrai toute ma vie.
Le deuxième, à Essentia, au Club Pythagore de Provins. A ma table, un Joueur réputé pour sa malchance légendaire, à tel point que c'est devenu son surnom. On joue le scénario L'Oiseau de Nuit. En pleine nuit, à la seule lueur de la lune, les PJ montent sur un toit où ils ont repéré leur adversaire. Première erreur, ils y vont les uns après les autres au lieu de se rassembler avant l'assaut. Mister Fumble arrive le premier, face à son adversaire qui l'attaque. Il tente une Esquive, et obtient 20 au d20, soit un échec critique. Il se fait toucher, perd l'équilibre, et glisse tout naturellement sur les tuiles. Arrivé au bord du toit, je lui offre la possibilité de se rattraper avec un jet d'Acrobatie. Deuxième 20. C'est la chute. Deux étages plus bas, c'est le sol pavé de la cour. Un petit jet en Saut pour amortir la chute, troisième 20. Il s'étale lamentablement sur le sol ; ses blessures sont telles qu'il reste conscient mais ne peut plus bouger. Arrive sur le toit l'un de ses compagnons, qui glisse et suit le même chemin. Par "bonté d'âme", je permets à ce dernier de le faire tomber sur son copain, ce qui amortira sa chute (au prix d'une blessure supplémentaire pour Mister Fumble, mais de toute façon il est hors de combat ; cette blessure ne lui ferait en principe pas grand mal -quelques cotes cassées supplémentaires-, il mourrait juste en fait sur un 20 quoi). Conclusion, la dernière chose qu'il a vue avant de mourir a été son copain qui lui est tombé dessus depuis le toit...
Moralité, quand les dés veulent pas...